L'histoire de la Ferme de Keres

La fondation

La Ferme de Keres a été fondée en 1995 par Pascale et Jacques Nuttall sur la commune de Langoat, dans les Côtes d'Armor (22) en Bretagne.

A l'époque, y sont élevés des poules de race dont beaucoup de races anciennes, des canards et oies domestiques de race ancienne, des canards et oies d'ornement, des faisans, des paons, des dindons de race, des moutons d'ouessant, des chèvres naines et autres grandes races à faible effectif. Les poules sont le centre de l'activité et le coeur du projet. La ferme est ouverte aux visites et les visiteurs s'y pressent pour acheter leurs futurs pensionnaires et contempler leurs parents.

L'évolution

Quelques grandes dates marquent des tournants importants dans l'évolution de l'établissement :

En 2007, Jacques quitte ce monde, induisant ainsi de nombreux changements dans l'organisation du travail sur la ferme. Pascale recentre l'activité sur l'animal-phare : la poule.

En 2010, une injonction administrative de mises aux normes pour la visite impossible à réaliser, signe l'arrêt de cette activité, au grand dam des visiteurs qui avaient plaisir à contempler la grande variété de races exposée. Du coup l'achat des animaux se fait sur rendez-vous, Jacques n'étant plus là pour accueillir le public.

En 2020, le covid et la hausse de prix considérable de l'alimentation des animaux pose de sérieux problèmes mais ce sont les mesures de lutte contre la grippe aviaire qui vont avoir de lourdes conséquences. En effet, le seul grand transporteur habilité à transporter des animaux, cesse de prendre en charge les volailles vivantes, en raison des contraintes sanitaires. Les expéditions ne sont plus possibles en France.

Pascale met en place un système de co-voiturage de poules entre ses clients et autres voyageurs qui veulent bien transporter des poules pour d'autres personnes. C'est la naissance du cotcotcar !

Mais 2020, c'est aussi la sortie du Guide Larousse des poules et du poulailler, écrit par Pascale. Elle y partage plus de 25 années d'expériences vécues avec ses animaux fétiches. Il sera suivi de deux autres titres : un guide pour débuter Hello poulettes ! en 2021 chez Larousse et un livre pour comprendre le comportement des poules : Pourquoi mes poules sont si bavardes ? en 2024 chez Rustica.

2021 et 2022 voient l'ombre du virus de la grippe aviaire planer aux alentours où certains élevages sont touchés. Les mesures de biosécurité deviennent drastiques et les visiteurs ne peuvent plus rentrer dans l'élevage. Pour protéger le plus possible les animaux de ce risque terrifiant, ces mesures deviennent pérennes.

Ainsi, au fil des années, la ferme évolue et s'adapte aux grandes modifications du contexte pour tenter de proposer toujours le meilleur service possible à ses clients fidèles.

Un élevage avant tout !

La Ferme de Keres est un élevage.
Ce n'est pas un lieu où l'on revend des animaux achetés ailleurs.
Chaque animal vendu à Keres y est né, a été élevé ici. Ses parents, grands-parents et plus encore sont connus et sur place. Comme les reproducteurs sont gardés longtemps, j'ai certaines lignées depuis plus d'une dizaine d'années.

Quelles conséquences ? :

• on ne peut pas faire mieux au niveau de la traçabilité  et de la connaissance des lignées élevées ici : caractère, forces, défauts… je les connais par cœur depuis des générations.• ancrage local, pas de mouvements d'animaux, de stress inutiles, de risques sanitaires. La ferme est autarcique.

• les reproducteurs étant en extérieur à l'année, la reproduction se fait selon les cycles naturels : les poussins naissent au printemps et en été. La période de plus grande disponibilité en 3-5 mois est donc l'automne (et pas le mois de mars…).

Un inconvénient  dans cette belle organisation quand même...
Il n'y a pas forcément tout tout le temps : si un coq reproducteur ne fait pas son travail, si une renarde affamée arrive à pénétrer dans un poulailler, s'il y a beaucoup de demande sur une race, etc… En extérieur, la reproduction est aussi liée aux conditions métérologiques de l'année, c'est un peu comme pour les fruits !

L'organisation

Les reproducteurs

Tout est fait sur place.

Aux origines, il y a les reproducteurs : coqs et poules de la même race sont ensembles dans des parcs pour les grandes races ou des volières couvertes pour les naines. Ils vivent ainsi à l'extérieur toute l'année et toute leur vie car je garde mes reproducteurs très longtemps, au "travail" tant qu'ils font des poussins, en "retraite" lorsqu'ils n'en font plus assez. Cette manière de travailler permet de sélectionner naturellement les sujets qui vivent le plus longtemps en bonne santé, donc les plus résistants, qui donnent ainsi naissance à des poussins vigoureux avec des atouts de longévité dans leurs gènes. C'est une vision à très long terme qui, si elle n'est pas terrible sur le plan économique, rend service aux poules, aux personnes qui les acquièrent et, plus loin encore, à l'espèce.
J'y accorde une grande importance dans mon travail.

Le second axe de sélection est le caractère : je cherche à avoir des animaux équilibrés, biens dans leur tête, ni peureux ni agressifs. Si les manières d'élever contribuent largement à cet objectif, il y a aussi des facteurs génétiques qui influent sur ce point. Ainsi, quand cela est possible, je choisis les reproducteurs en tenant compte de ce critère.

Chez moi, les reproducteurs se reproduisent naturellement :  il n'y a pas d'insémination artificelle ni de programmes d'éclairement pour générer de la ponte à contre-saison. Coqs et poules vivent ensemble en famille une vie normale.

Les jeunes

La ferme dispose d'un couvoir qui permet d'assurer une des phases sensible du processus d'élevage : l'incubation des œufs des reproducteurs et la naissance des poussins.

Les poussins sont vaccinés contre la maladie de Marek et vont ensuite dans leurs éleveuses situées dans un batiment tunnel déplaçable, à l'écart de l'endroit où vivent les adultes. Cet endroit permet de les élever à l'abri des intempéries, de les protéger des prédateurs et d'appliquer les protocoles sanitaires qui vont les préserver de maladies graves comme la grippe aviaire par exemple.

Ils y grandissent tranquillement dans leur groupe de naissance avec leurs congénères, avec une alimentation et des soins adaptés à leur âge.

A partir de leur 7ème semaine ils peuvent être vendus et partir découvrir le vaste monde d'un autre poulailler.

La vente

Les sujets nés et élevés à Keres sont vendus uniquement aux particuliers,  à la ferme ou par co-voiturage.

L'enlèvement des jeunes oiseaux se fait sur rendez-vous. Ce dernier a une durée prévue de 30 minutes qui permettent d'échanger autour des oiseaux acquis, de poser des questions, de se renseigner et parfois même de refaire le monde…! J'accorde beaucoup d'importance à ce moment de remise des oiseaux qui permet de confier cet animal que j'ai vu naître et fait grandir, dans les meilleures conditions.
Par la suite, je reste à votre disposition pour toute question les concernant, même quand ils deviennent plus grands.