Que se passe-t'il lorsqu'on amène de nouvelles poules au poulailler ?

Lorsque des nouvelles arrivent dans un groupe déjà existant, l'accueil est le plus souvent houleux : brimades, coups de bec, combats… les propriétaires du lieu rejettent les nouvelles venues.
Comme cela peut être préjudiciable pour la ou les poules introduites, il faut prendre quelques dispositions qui vont atténuer la violence de la confrontation.

Comprendre : pourquoi cette réaction ?

Les poules déjà présentes préservent leur territoire et leurs ressources alimentaires en les défendant contre les intruses. C'est un réflexe naturel lié à l'instinct de survie. Imaginez-vous dans la même situation…
En outre, la poule est un animal social, qui aime vivre en groupe mais avec une hiérarchie entre les individus. Cet ordre définit la place de chacune dans le groupe, supérieure ou inférieure aux autres. Une fois déterminée, la hiérarchie permet le bon fonctionnement du groupe, sans trop de frictions entre ses membres. Les nouvelles doivent trouver leur place et pour cela il faut un combat initial qui peut être très court voire inexistant en cas de soumission immédiate, ou au contraire une véritable empoignade en cas de rencontre entre deux caractères dominants.

Chaque introduction est différente et se passe différemment selon la personnalité des poules en présence et la configuration des lieux.

On ne peut pas prédire ce qui va se passer exactement.

On sait juste que les nouvelles perdent fréquemment les combats et démarrent en général tout en bas de la hiérarchie du groupe.

Les précautions à prendre

Pour atténuer la violence et les brimades qui peuvent, dans le pire des cas, couter la vie aux nouvelles venues, il faut prendre quelques dispositions qui vont faciliter les choses.

Eviter d'introduire une seule poule à la fois

En introduisant deux poules ou plus, on "partage les coups". En outre, elles peuvent créer des liens entre elles et s'épauler mutuellement.

Plus on introduit de poules à la fois mieux ça se passe.

Une seule poule va attirer sur elle les foudres de toutes les autres et la vie peut vraiment être très dure pour elle, y compris dans la durée.

Petite exception : il est possible d'introduire une seule poule dans le cas où il ne reste qu'une seule poule dans le poulailler. La solitaire sera heureuse de voir une congénère et l'agressivité à son égard sera beaucoup moins forte que s'il y avait un groupe.

Faire les présentations

L'idéal est de pouvoir présenter les nouvelles poules aux anciennes à travers une séparation physique (grillage) qui évite les coups mais qui permet aux poules de se voir et d'échanger des informations hiérarchiques.

Contrairement aux chats ou aux chiens qui utilisent principalement l'odorat pour appréhender le monde, il faut savoir que la vision est le sens le plus utilisé par la poule. Elle mémorise par ce biais de très nombreuses informations sur son environnement et ses congénères. Cette séparation permet donc aux poules de faire connaissance et de se situer les unes par rapport aux autres. Il faut la maintenir pendant un minimum de 3 jours et ne pas hésiter à la prolonger si on voit que les anciennes ont toujours des postures très agressives envers les nouvelles lorsqu'elles passent devant.

C'est par l'observation que l'on va décider si on enlève ou si on prolonge la séparation.

Rajouter des points de nourrissage

Pour les premiers jours, voire semaines, il est judicieux de rajouter des points de nourrissage et d'abreuvement temporaires et suffisamment écartés les uns des autres pour que les nouvelles poules puissent s'alimenter correctement. Il est très important qu'elles puissent le faire pour garder suffisamment de forces lors de cette période d'acclimatation généralement éprouvante. C'est en effet la nourriture que défendent prioritairement les primo-habitantes.

Que faire si cela ne suffit pas ?

Prolonger la séparation avec vue jusqu'à ce que l'agressivité des anciennes poules diminue. Il faut savoir que l'agressivité est exacerbée au printemps lorsque les hormones de la reproduction sont à leur plus haut niveau et qu'elle diminue en jours descendants (automne).

Dans les cas où l'on a une dominante très agressive, il peut parfois être nécessaire de la mettre à part, d'intégrer les nouvelles, puis de remettre plus tard la dominante qui va se retrouver en position de nouvelle poule (si on l'a écarté suffisamment longtemps).

Dans tous les cas

- chaque situation est unique et dépend de la personnalité des poules en présence et des installations (plus il y a de place, plus c'est facile)

- il ne faut pas hésiter à prolonger une séparation et OBSERVER.